- HARMONIUM
- HARMONIUMHARMONIUMInstrument à anches libres, à clavier et à soufflerie. Deux soufflets, actionnés en alternance par les pieds, ou une soufflerie électrique alimentent le réservoir en air. À la différence de l’orgue, l’harmonium ne comporte pas de tuyaux. Il possède un ou deux claviers et un nombre variable de registres, de quatre, huit ou seize pieds: flûte, hautbois, cor anglais, basson, clarinette, musette, bourdon, harpe éolienne, voix céleste, etc. Un dispositif permet des registrations différentes pour les deux mains. L’orgue américain ou cottage organ ou melodeon ou melodium , apparenté à l’harmonium, fut inventé vers 1835 par un artisan du facteur d’orgues français Jacob Alexandre et perfectionné par ce dernier sous le nom d’"orgue Alexandre". La régale (XVIe s.), sans tuyaux et à anches battantes, peut être considérée comme l’ancêtre de l’harmonium. Certains instruments à anches libres, parmi lesquels l’"orgue expressif" de Gabriel Joseph Grenié (1810) et surtout le "poïkilorgue" de Dominique Hyacinthe Cavaillé-Coll (1834), aboutirent à l’harmonium breveté en 1842 par Alexandre François Debain. Diverses améliorations, telles la "double expression" (inventée par Victor Mustel en 1854), qui permet de nuancer différemment les aigus et les graves, et le "prolongement", qui maintient abaissées une ou plusieurs touches, furent ensuite apportées à l’harmonium. L’instrument n’a jamais réussi à se faire une place au concert. Au XIXe siècle, il était utilisé dans les salons, soit comme soliste, soit pour compléter un petit ensemble orchestral... Il remplace également l’orgue dans les cérémonies religieuses. Le répertoire de l’harmonium comprend, outre la musique liturgique, des œuvres de Louis Lefébure-Wély, Sigfrid Karg-Elert et Guy Ropartz, ainsi que des lieder pour voix et harmonium de Max Reger et les Feuillages du cœur (Herzgewächse ) op. 20 d’Arnold Schönberg, mélodie pour soprano, célesta, harmonium et harpe (1911), d’après un poème des Serres chaudes de Maeterlinck.• 1840; d'apr. harmonie♦ Instrument à clavier et à soufflerie, comme l'orgue, mais qui est (comme l'accordéon) muni d'anches libres au lieu de tuyaux. Harmonium transpositeur. Tenir l'harmonium de l'église.harmoniumn. m. Instrument de musique à soufflerie, sans tuyaux, à anches libres et à clavier, d'une étendue de cinq octaves pleines.⇒HARMONIUM, subst. masc.MUS. Instrument à clavier et à soufflerie comme l'orgue, mais qui, à la différence de ce dernier, est muni d'anches libres au lieu de tuyaux; ,,orgue de salon`` (LITTRÉ). Jouer de l'harmonium; chanter en s'accompagnant sur l'harmonium. À un moment, le Père Bataillet a entonné sur l'harmonium la belle chanson de Frédéric Mistral, Jean de Tarascon pris par les corsaires (A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p. 207).— Loc. Tenir l'harmonium (dans une église, un temple). En jouer (pendant les offices). Il tenait l'harmonium, le dimanche matin, au culte de la rue Madame (GIDE, Si le grain, 1924, p. 495).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds. Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1840, 9 août (Brevet déposé en France par A. DEBAIN, d'apr. SACHS, Real. Lexikon der Musikinstrumente, Berlin, 1913, p. 181). Mot sav. créé d'apr. harmonie. Fréq. abs. littér. : 79.
harmonium [aʀmɔnjɔm] n. m.ÉTYM. 1840; mot créé d'après harmonie par Debain, qui perfectionna l'instrument.❖♦ Instrument à clavier et à soufflerie (comme l'orgue), mais qui est (comme l'accordéon) muni d'anches libres au lieu de tuyaux (⇒ Harmonicorde, 2.). || On a d'abord appelé l'harmonium mélodium, orgue expressif. || Pédales actionnant la soufflerie d'un harmonium. || Harmonium à deux claviers. || Harmonium à clavier mobile (⇒ Transpositeur). || Registres, basses, dessus d'un harmonium. || Jouer de l'harmonium à l'église, au temple (→ Caquetage, cit. 2; entre-temps, cit. 2). || Accompagner une chorale à l'harmonium. || Harmonium portatif. ⇒ Guide-chant. || Des harmoniums.1 Jean de L. a toute sa vie dirigé la maîtrise de la paroisse, convaincu que sans lui l'église manquerait de tout son lustre et voilà que le clergé assourdi l'invite à fermer son harmonium et à disperser les chantres.M. Jouhandeau, Chaminadour, II, XIII.2 C'était à une répétition de chant de Noël qu'elle avait vu Jean pour la première fois. Elle était montée à la tribune du temple, où des jeunes filles entouraient le pasteur assis devant l'harmonium (…) Il tourna la tête vers Pauline, les mains sur le clavier (…)J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 38.
Encyclopédie Universelle. 2012.